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Réenchanter les friches, les lisières et espaces de transition comme espaces ressources (RIU – SS 2.D)

The 9 juin 2023, trois membres du projet Inter-Friches, Marion Brun, Kristel Mazy et Séréna Vanbutsele, animaient une sous-session des 24es rencontres internationales en urbanisme à l’Université de Lausanne.

Kristel Mazy, rapportrice, nous en livre la synthèse suivante, également en ligne sur le site du réseau Inter-friches.

Certains auteurs, tel que James O’Connor, affirmait qu’en considérant la nature comme une source gratuite de matières premières, de sols fertiles et de lieux où accumuler les déchets de l’activité industrielle, le capitalisme spolie ses propres conditions naturelles de reproduction.
Les friches peuvent, d’une certaine manière, marquer dans le paysage les limites de l’aménagement productiviste. Leur avenir suscite, dès lors, le débat sur ces espaces eux-mêmes, mais aussi, plus fondamentalement, sur les sens, les rôles, les valeurs de ces espaces. De manière corollaire, ce sont les actions à mener, les modalités de ces actions et les acteurs mobilisés ou à mobiliser qui sont bousculés.

Dans cette session, les sens à donner à ces des délaissés ont été discutés. Par exemple, la notion d’hospitalité et d’autonomie à donner à des espaces aseptisés a été mise en avant par Florence Rudolf. De nouvelles quêtes de sens passeraient aussi par une remise en cause des modèles urbains. Cécile Mattoug et Marion Brun se demandaient, par exemple, comment inventer une autre manière de faire projet que la manière très prédatrice qu’on a eu jusqu’à aujourd’hui. Ou encore, Anne Ballard questionne la capacité des friches en situations rurales à faire face à l’étalement pavillonnaire.
En lien avec cette quête de sens, ce sont aussi les rôles socio-écologiques que peuvent porter les friches qui ont été débattus. Linéaires, le long des périphériques, elles peuvent devenir réseaux et continuités écologiques, comme l’ont démontré E. Bailly et al. Désartificialisées, des espaces imperméabilisés peuvent participer à lutter contre les îlots de chaleur, comme présenté par F. Rudolf. Renaturées, elles répondraient à la demande des habitants de nature en ville, voire de poétique urbain, tel que mis en avant par Imène Zaafrane Zhioua. Urbanisées par des logements sociaux, elles répondent aussi à l’accessibilité au logement.

Ces rôles interrogent les échelles de ces espaces. Tantôt interstices, tantôt réseaux, c’est davantage la relation entre ces échelles qui nécessiterait d’être pensée et activée.
Ces rôles questionnent aussi de nouvelles méthodologies, souvent tournée vers l’interdisciplinarité, les types d’acteurs mobilisés et à mobiliser. Quelle gouvernance du vivant doit-elle être menée sur les friches ?

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