LE CIST OU L'ÉLOGE DE LA SCIENCE LENTE...
Le privilège d'une communauté scientifique qui s'est donnée comme objectif de fonder une nouvelle science (ou méta-science) est à l'évidence de ne pas développer le même rapport au temps que des groupes engagés dans des projets plus ciblés et dotés de moyens importants qu'il faut dépenser en temps et en heure avec obligation de résultats.
Le nouveau conseil scientifique a certes fixé des objectifs précis, tant aux axes de recherches qu'à l'équipe de direction, et le travail ne va pas manquer dans les deux prochaines années pour valoriser les résultats du colloque Fronts et frontières des sciences du territoire de 2014 ou préparer le colloque « Sciences des territoires et demande sociale, politique et citoyenne » (titre provisoire) qui aura lieu au printemps 2016 à Grenoble. Les tutelles du CIST ne sont pas en reste, qui souhaitent voir le GIS servir d'interface entre les scientifiques et la demande politique, qui escomptent utiliser celui-ci pour renforcer la mise en réseau au niveau internationale, explorer des pistes d'enseignement innovantes, croiser les approches disciplinaires, et bien évidemment faciliter l'obtention de contrats nationaux et surtout internationaux par les équipes de recherche membres du GIS.
Et pourtant... l'équipe de direction demeure convaincue que le travail central du GIS CIST, sa seule et unique raison d'être, reste et demeure la création d'une nouvelle science dont les contours définitifs se dessineront dans 10 ou 20 ans autour des trois piliers fondateurs que sont la théorisation interdisciplinaire du territoire, la mise au point d'outil et de méthode d'exploration de l'information territoriale, la réponse aux attentes contradictoires que suscite le territoire de la part d'acteurs aussi divers que les décideurs politiques, les entreprises privées, les associations ou les citoyens.
Le CIST doit demeurer ce lieu exigeant de dialogue où l'on peut oublier les urgences immédiates et perdre (un peu) de son temps à explorer des pistes improbables. Car comme dit le proverbe charentais : « Une cagouille ça n'avance peut-être pas vite, mais ça ne recule jamais ».
Équipe de direction du CIST
Claude Grasland (Université Paris-Diderot)
France Guérin-Pace (INED)
Romain Lajarge (Université de Grenoble)
Jean-Yves Moisseron (IRD)