3. Disparités régionales déclinantes, conflits régionaux croissants
Les inégalités régionales de revenu sont très élevées : en 2010, les revenus de la ville de Kiev sont plus de deux fois plus élevés que la moyenne nationale (Carte 10).
L’Est arrive en deuxième position. Les revenus les plus bas sont à l’Ouest, c’est-à-dire dans la partie du pays voisine de l’UE. Depuis l’effondrement de l’URSS, les salaires ont sévèrement décliné dans l’Est industriel. Deux territoires semblent avoir bénéficié de la construction de l’Ukraine post-soviétique : l’Ouest et la ville capitale (Carte 11).
La figure 2 montre l’impressionnante progression des salaires dans la ville-capitale, comme dans toute construction nationale, particulièrement dans les pays post-soviétiques.
Pour autant qu’on puisse interpréter ces données régionalisées, c’est de l’Est que partent une grande part des exportations nationales. Le niveau des exportations de marchandises par habitant est très élevé dans les régions de Donetsk et Dnipropetrovsk, qui assurent plus d’un tiers des exportations nationales de marchandises – notamment le minerai de fer, l’acier laminé, les produits chimiques de base et les engrais. La ville de Kiev apparait également très exportatrice mais parce qu’elle accueille une grande part des sièges sociaux d’entreprises dont la production est implantée dans d’autres régions. Et surtout elle est encore plus importatrice, d’où une balance commerciale très déficitaire (Carte 13).
L’Ukraine semble donc se procurer des ressources financières commerciales en grande partie grâce à ses régions orientales. Une majorité de ce commerce est fait avec la CEI et surtout la Russie (d’autant plus que 8 % des flux non ventilés géographiquement sont des flux gaziers « non renseignés » – autrement dit du gaz provenant de Russie). Les liens économiques entre la Russie et l’Ukraine, notamment sa partie orientale, se sont développés depuis le XIXe siècle ; la période soviétique aura renforcé ces liens historiques.