3. Le Monde comme maille d’action publique ?
La mondialisation a conduit à une prise de conscience de l’existence d’enjeux économiques, environnementaux et sociaux d’échelle mondiale. Toutefois les nombreux acteurs protéiformes de la gouvernance internationale et leurs relations complexes rendent les processus de prise de décision particulièrement compliqués. On peut alors s’interroger sur l’acceptabilité du niveau mondial comme « maille » de l’action publique et sur les formes qu’elle pourrait prendre selon les citoyen·e·s. Malgré la défiance d’une proportion importante de la population française face à la mondialisation, seul·e·s 28 % des répondant·e·s souhaitent voir amoindri le rôle du niveau mondial en termes d’action publique. Cette tendance n’est pas différente de celle que l’on observe pour les mailles étatique et européenne. Les femmes, les personnes dont le père est né hors de France, les cadres, les diplômé·e·s des 2es et 3es cycles universitaires sont surreprésenté·e·s parmi celles&ceux qui souhaitent renforcer le niveau mondial. Les hommes, les personnes sans diplôme, les ouvriers et les individus estimant « s’en sortir difficilement » en termes de qualité de vie sont surreprésenté·e·s parmi celles&ceux qui souhaitent supprimer le niveau mondial. Quoi qu’il en soit, ce niveau n’est jamais perçu comme le plus pertinent pour gérer la majorité des problèmes et les défis sociaux, économiques et même environnementaux. Il apparaît toutefois en troisième position, derrière l’État et l’Europe, pour défendre les droits de l’Homme et prévenir les crises financières.
Enfin, parmi les différentes formes de gouvernance susceptibles de « faire face aux défis internationaux de façon efficace », 49 % des personnes interrogées se prononcent pour un parlement élu par les populations du Monde. Les choix d’un petit groupe d’États sur des critères de puissance ou de démocratie ne séduisent respectivement que 19 et 12 % des personnes interrogées.