Les Big Data : analyse des enjeux épistémologiques entre nominalisation des sciences de la culture et mutation des sciences de la nature

Date 

18 février 2015    
17:00 - 18:30

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Ce séminaire se tient salle 2 à la MESHS, 2 rue des Canonniers à Lille (59)

Le cycle de séminaires Ville 2.0. Soft data pour les politiques publiques de la ville, débuté par un colloque en octobre 2014, se prolonge dans une série de séminaires, coorganisée dans le cadre du projet de recherche Soft data pour les politiques publiques de la ville par l’axe Médias et territoires.

Dans cette intervention, l’auteur proposera une approche philosophique inédite à la question des Big data. La révolution numérique la plus récente sera rapprochée du nominalisme au Moyen-Âge, qui apporte une solution sémiotique et non plus ontologique au problème de traiter les termes généraux. De la même manière que la mutation nominaliste au Moyen-Âge a annulé le langage comme moyen privilégié d’accès à la nature en préparant la révolution scientifique moderne reposant sur l’expérimentation et le calcul, les Big data proposent de modifier notre compréhension des phénomènes sociaux ou culturels en remplaçant la médiation du sens par celle de la corrélation statistique et l’abstraction du codage. C’est donc un véritable changement de paradigme épistémologique, qui suscite des perspectives prometteuses mais présente également des difficultés qu’il faut penser et critiquer.

Bruno Bachimont, informaticien et épistémologue, est directeur de recherche à l’Université technologique de Compiègne. Ses recherches portent sur trois objets : une philosophie de la technique et du numérique ; une approche du document et de la mémoire ; et enfin les ontologies formelles. Il est l’auteur de plusieurs articles et ouvrages, parmi lesquels Le sens de la technique : le numérique et le calcul (Les Belles Lettres, 2010).

Discutant : Alberto Romele, chercheur, Universidade do Porto.

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