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Réunion de l’axe Régionalisations dans le monde

La réunion de l’axe Régionalisations dans le monde s’est tenu le 15 avril 2015 à Paris

Présents : C. Alvarez, L. Beauguitte, JF Drevet, G. Sekulovski, B. Billmann, D. Rivière, M. Sainteville, M-L Pelus-Kaplan, Koleva, N. Baron-Yelles, N. Marei, P. Beckouche

1. Bilan 2013-2014 et orientations de travail pour 2015

1.1. Bilan 2013-2014

En 2013-2014 l’axe a tenu des séminaires sur les notions de « régions, régionalisation » ; sur les Balkans occidentaux ; la Mer Noire ; l’Asie orientale. En 2014 l’activité de l’axe a été ralentie, mais des projets ont continué d’être menés dans le CIST sur la question notamment le projet ESPON « ITAN » sur les territoires des pays du Voisinage européen.

Rappel de nos thématiques (liste non limitative)

– une thématique de délimitation interrogeant l’importance de la proximité (extension géographique des régions ; distinction entre espaces institutionnels / et espaces fonctionnels ; frontières barrières / ou charnières)
– une thématique d’appartenance régionale (identité, préférences collectives, régulation [nouveau cf. point 2.2. infra] conflits, compromis et modèles de développement, rapprochement des pays en transition vis-à-vis des autres pays de la région)
– une thématique relative aux interactions entre « Voisins » (changement de statut du « Voisin », rôle croissant des acteurs non étatiques et régionalisations « par le bas »…)

Nos objets territoriaux

– Nous privilégions la « grande région européenne » mais sans exclusive (comparaisons, analyse d’autres régions selon une même démarche).
– Nous partons de la réalité institutionnelle des régions (Mercosur, Asean…), que nous confrontons avec les réalités fonctionnelles des intégrations régionales.

1.2. Un éclairage pour notre programme de travail 2015 : la nouvelle PEV (présentation par J-F Drevet)

L’UE lance une concertation pour réorienter sa Politique de Voisinage qui a largement échoué – un « cercle de feu » au lieu du « cercle d’amis » envisagé. Les contributions doivent parvenir en juin 2015, pour une synthèse par l’UE à la fin 2015.

La PEV a quatre approches

économique : accords de libre-échange, dont il est question de l’approfondir avec les accords dits ALECA – les pays partenaires adoptant la moitié des règles européennes, ce qui représente un effort très coûteux notamment sur le plan de l’adaptation administrative et qui fait hésiter un pays comme la Tunisie ;
territoriale : c’est l’impact territorial des politiques européennes tant au sein de l’UE que dans son voisinage (transports, environnement, pêche…), avec des interactions entre les deux (interne à l’UE / externe). L’enjeu est d’éviter de continuer à imposer aux Voisins les normes européennes, et plutôt de s’inspirer de l’Euromed Transport Forum dans lequel une vraie concertation Nord-Sud avait lieu ;
sécuritaire : migrations (90 % des clandestins en Europe étant entrés légalement – « overstay », les boat people relevant d’une nécessaire reformulation de la politique de l’asile, avec le problème que son assouplissement risquerait de provoquer un appel d’air ; les États-membres ne veulent pas transférer cette compétence à l’UE car ils ne veulent pas prendre le risque de se voir imposer des quotas de réfugiés) ; lutte contre criminalité et terrorisme (une dimension nécessairement transnationale, et une pomme de discorde croissante entre UE et Turquie) ;
politique : la démocratie doit-elle être une condition des relations de l’UE avec les pays voisins / ou plutôt un objectif à moyen terme ? Le Parlement européen est plutôt sur la première ligne, le Conseil européen plutôt sur la ligne « pragmatique ». La proximité vis-à-vis des pays du Voisinage diffère entre les pays de l’Est (que les PECO et l’Allemagne considèrent comme « européens », qui reconnaissent la Cour Européenne des Droits de l’Homme…) / et les pays du Sud (le Maghreb est proche à tous égards de l’Europe, mais le Proche-Orient beaucoup moins). Question : l’UE doit-elle continuer à se fonder sur les frontières existantes, notamment issues de la période stalinienne / ou bien doit-elle être prête à les remettre en cause (rattachement ? de la Moldavie occidentale à la Roumanie, Karabagh, Ukraine…) ?

La concertation engagée par l’UE

Le temps. 2014-2020 est un horizon budgétaire quasi présent ; il faut viser une possible réorientation de la PEV (qui sera de toute façon vraisemblablement limitée) vers 2018, en espérant une inflexion sur 2021-2027.
L’espace. Où le « Voisinage » doit-il s’arrêter ? (thématique des « voisins des voisins »). Voir l’interaction Maghreb/Sahel, Syrie/Irak, Proche-Orient/Golfe, etc. Voir aussi certains pays ACP proches à tous égards de l’Europe (Cap Vert, Antilles, Maurice…, notion de « Grand Voisinage »).
Les défis. Comment travailler avec des voisins non démocratiques ? Comment assurer la sécurité pour l’Europe (en matière de migrations, approvisionnements énergétiques…) ? Comment dépasser le bilatéral habituel (UE/un pays), les pays voisins étant eux-mêmes désireux de contacts directs avec la Commission (voir le contentieux algéro-marocain par exemple) ?

→ Décision

L’axe Régionalisations du CIST se saisit de cette opportunité (i) pour contribuer à infléchir la politique de l’UE, (ii) pour mobiliser les membres de l’Axe car cette interaction chercheurs/acteurs est bien une des missions du CIST. Notre valeur ajoutée tient au besoin d’une plus grande approche territoriale de la PEV dont J-F Drevet confirme qu’elle est trop faible, ce dont les décideurs de l’UE ont désormais conscience – la Banque mondiale aussi qui reconnait depuis peu que « geography matters ». Notre contribution (un texte stratégique d’une quinzaine de pages + annexes) porterait sur :
– La question des limites du voisinage (Russie, Moyen-Orient, Sahel), nous avons des choses à dire sur la délimitation des « régions ».
– Le besoin d’un Neighbourhood Territorial Agenda (NTA), afin de donner une représentation un peu unifiée de la pléthore d’actions de l’UE dans les voisinages ; de donner une représentation partagée des grands projets (en Méditerranée, en mer Noire, à l’Est) ; de traiter à la fois les aspects industriels, énergétiques, agricoles, transport… (transversalité propre au territoire), ce qui placerait la PEV dans une perspective d’intégration régionale « profonde » (partage de la chaîne de valeur et aide à la modernisation du système productif, convergence normative, libéralisation des services contre libéralisation des mobilités…) et pas seulement « superficielle » (libre-commerce).
– Pour réaliser ce NTA, le besoin de bases de données locales compatibles entre pays du voisinage et avec l’UE, d’analyses territoriales partagées, d’un suivi de la réalisation des projets et de la convergence des normes et de stratégies, dessine un programme de recherche-action de vingt ans !

2. Comment mieux coopérer avec d’autres groupes thématiquement proches

2.1. Groupe de travail « Intégrations régionales » du Labex Dynamite de la COMUE heSam

→ Décision
– Nous maintenons distincts les deux ensembles (notre axe / et ce groupe de travail du Labex), mais nous collaborons davantage.
– Maude Sainteville et Nora Mareï se rapprochent de Yann RICHARD et Mathilde MAUREL notamment pour poursuivre le projet du Labex de Dictionnaire sur le régionalisme (projet retenu par les Presses de la Sorbonne).
– Quel membre de l’axe accepterait-il de prendre le relais de Yann et Mathilde pour animer ce groupe de travail du Labex ? (Maude Sainteville veut bien y contribuer, mais il faut au moins une autre personne)

2.2. Axe Conflits et compromis de la globalisation territorialisée du CIST, désormais fermé après quatre ans d’un travail productif (lancement notamment du programme OTMA – Observatoire des transitions dans le monde arabe)

→ Décision
– Accord de l’axe Régionalisations pour accueillir les membres de l’axe Conflits qui le souhaiteraient, compte tenu qu’un grand nombre de leurs travaux portent sur les pays des voisinages Est et Sud de l’Europe et que la question des modèles de développement et des interactions avec l’Europe est importante pour analyser les intégrations régionales (au-delà du seul cas de l’Europe).
– Nous rajoutons « conflits, compromis, transition » (qui envoie un signal clair notamment aux politistes et économistes institutionnalistes) dans nos thématiques [cf. supra point 1.1.].

3. Session sur les régionalisations dans le monde dans le troisième colloque international du CIST « En quête de territoire(s) », Grenoble 17-18 mars 2016

Le colloque sera un événement double
– Des débats et échanges avec des acteurs qui font les territoires
– Des communications scientifiques (Qu’est-ce que la demande de territoire(s) ? Quelle co-construction sociale et politique de(s) territoire(s) ? Agir territorialement ?)

→ Décision : l’axe propose aux organisateurs du colloque deux actions :

1) une table ronde associant acteurs et chercheurs, pour la première partie du colloque

– Thème : Reformulation de la Politique Européenne de Voisinage : quelle coopération entre chercheurs et acteurs en matière de partage de l’information et des données ?
– Participants envisagés : un représentant de la Commission, un ou deux représentants d’offices statistiques nationaux de la région, des représentants locaux engagés dans une coopération décentralisée avec le voisinage, un opérateur engagé dans les voisinages
– Méthode : on demande une courte contribution écrite de chaque acteur sur la question, et une réaction écrite d’un chercheur
– Nacima Baron-Yelles et Pierre Beckouche sont chargés de monter cette table ronde.

2) une session « Intégrations régionales dans le monde » dans la partie scientifique du colloque, avec l’appel à communications suivant

– Le découpage du monde en grandes régions est une affaire académique (quels critères pertinents utiliser pour montrer l’interaction d’espaces internationaux dans lesquels la proximité reste déterminante ?). C’est aussi une affaire d’acteurs, qui se saisissent de cet échelon de plus en plus important dans la mondialisation : institutions européennes pour ce qui concerne la région européenne, mais aussi pouvoirs publics locaux (coopération décentralisée avec le « voisinage »), secteur associatif, entreprises… En Europe comme dans les autres régions du monde, quels sont les acteurs les plus actifs à cette échelle régionale, sont-ils plutôt publics, privés, associatifs ? L’intégration régionale se fait-elle plutôt par des acteurs « du haut » ou bien « par le bas » ?
– Laurent Beauguitte suivra cette session ; qui d’autre parmi les membres de l’axe accepterait-il de s’associer à Laurent ?

4. Prochaines activités de l’axe

4.1. Projets de l’axe

Colloque « Routes de la soie : aspects culturels » (présenté par M-L. Pelus-Kaplan)

– organisé par Anna Caiozzo (directrice ICT), avec DynamiTe (WP Intégrations régionales) ; date : décembre 2015 ; demande de subvention au CIST : 1,2 k €
– rencontre consacrée aux transferts culturels sur la Route de la soie. Cette rencontre de décembre 2015 a pour objectif de montrer les particularismes régionaux des peuples turco-mongols qui nomadisent depuis la Haute Antiquité de la Mongolie à l’Asie centrale liés à la conception et gestion de l’espace.
→ Décision
– le CIST n’est pas un financeur de colloques, sauf ceux qui sont directement ou indirectement montés par lui. Cela dit l’axe souhaite manifester son soutien à ces collègues et à un laboratoire fortement engagés en faveur du GIS depuis le début, et dont le colloque fait intervenir des collègues de plusieurs labos du GIS sur une thématiques intéressante pour l’Axe
– subvention : 600 €

Leïla Vignal (laboratoire ESO-Rennes, responsable de l’ANR SYSREMO) termine en juin 2015 son ANR sur la régionalisation par le bas au Moyen-Orient, et propose une session de présentation dans l’axe.
Claude Grasland propose de présenter ses travaux sur le découpage régional du monde en fonction d’indicateurs fonctionnels :
  • données commerciales (base CHELEM-CEPII) par produits de 1967 à nos jours
  • données médiatiques (flux RSS de l’Géomédia ANR)
  • données mentales (projet FP7 EuroBroadMap, en cours d’actualisation pour certains pays).
Réponse à l’appel à projets heSam Confluences 2015

5 thèmes :

  • Industrie (activités productives) et territoires : Ville numérique, Energie et DD, Tourisme et mobilités…
  • Risque, régulation et qualité: Systèmes politiques et institutions, Politiques publiques et réforme de l’Etat… ; Risque et décision…
  • Dynamique des objets : leur création/conception, leurs technologies ; Patrimoine et sociétés…
  • Apprendre pour créer : la recherche de pédagogies innovantes
  • Afrique(s) en devenir : Changements liés à la mondialisation ; Nouvelles sociétés urbaines ; Individus, contrôle et droit ; Patrimoines africains…

budget : entre 5 000 et 10 000 euros (dépenses de fonctionnement uniquement)
durée : 1 an à compter du 1er juin 2015
date limite candidatures : 7 mai 2015 à l’aide du formulaire sur aap-confluence@hesam.eu

4.2. Calendrier et animation de l’axe

Calendar

juin 2015 : réponse de l’axe Régionalisations du CIST à la concertation de l’UE sur la Politique de Voisinage. Les responsables de l’axe soumettront une version martyre à corriger, enrichir…

novembre 2015 [date à préciser] : prochain séminaire de l’axe (nous utiliserons la web conference pour dialoguer avec les membres de l’axe ne pouvant venir). Contenu (à confirmer) : (i) présentation du projet de Claude Grasland sur le découpage régional du monde ; (ii) présentation des résultats de l’ANR SYSREMO par Leïla Vignal ; (iii) (?) présentation des résultats d’ITAN par Pierre Beckouche

17-18 mars 2016 : sessions « Intégrations régionales » lors du colloque international du CIST à Grenoble.

séminaire fin 2016 [date à préciser] : consacré aux concepts des intégrations régionales (projet de dictionnaire), avec une approche différenciée selon les langues mais aussi selon les régions considérées – qui n’ont peut-être pas la même définition ou approche des notions. Maude Sainteville et Nora Mareï sont chargées de ce séminaire.

Animation de l’axe

Faute de nouveaux candidats, l’actuel trinôme (Beckouche/Baron-Yelles/Mareï) continue !


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