Cet appel concerne une journée d’études coorganisée le 2 décembre 2021 par la commission population / CNFG et les axes INFTER, MIT et SANTE du CIST
Contexte
L’open data (données en libre accès) désigne l’ensemble des données (sous différentes formes) mises en ligne et libres de droit. Comme le rappellent Ollion et Boellaert (2015), « Si le label (open data) regroupe en théorie des données produites par une organisation et rendues globalement disponibles, ce sont généralement les données organisationnelles accessibles portées par des institutions publiques via internet que l’on désigne ainsi ». Localisées sur des plateformes collaboratives (OpenStreetMap) ou des plateformes gérées par des institutions publiques, les données en libre accès s’avèrent hétéroclites tant sur la forme (bases de données statistiques, photosatellites, zonages, outils de géolocalisation, cartes réalisables en ligne, fonds de carte…) que dans leur contenu (données démographiques, listes d’établissements médicaux, sportifs ou culturels, budget d’une administration, données relatives aux actes de santé ou aux bénéficiaires de prestations sociales, services de mobilité…).
Polymorphes et territorialisées à différentes échelles, ces données délivrent des informations relatives :
– aux caractéristiques et aux pratiques (exemples : recours aux soins, mobilité résidence principale-lieu de travail, migrations résidentielles…) des populations,
– à la présence et à la densité de fonctions (paysagère, économique…), de services, de réseaux et d’équipements,
– aux activités des populations (bénéficiaires, fréquentation, recours…), aux fonctions, aux mobilités et aux flux.
Si les données en libre accès constituent pour les chercheur‧es, les enseignant‧es, les étudiant‧es et les professionnel‧les des sources précieuses d’informations, elles n’en restent pas moins l’objet de profondes limites. En premier lieu, les données en libre accès proviennent en majorité d’institutions publiques et/ou de plateformes collaboratives (Chignard, 2012), excluant au passage les organisations privées (dont les données explosent et recouvrent des informations relatives aux pratiques des populations). De plus, les données en libre accès représentent la surface, une part limitée, des informations produites et utilisées par ces mêmes institutions et acteurs. Au même titre que pour les organisations privées, ne sont mises en ligne que les données susceptibles de ne pas entamer les capacités et les politiques de ces mêmes acteurs. Enfin, ces données s’avèrent hétérogènes, tant dans leurs normes de collecte, leurs contenus que dans leurs accès. Cette hétérogénéité aboutit à un manque d’harmonisation géographique des données.
Enjeux, objectifs et sessions de la journée d’étude
Fort de ces constats, la commission population du CNFG et les axes Territoires et santé, Information territoriale locale et Mobilités, identités et territoires du CIST organisent une journée d’études consacrée à l’appréhension et à l’utilisation des données en libre accès en géographie de la population, de la santé et des mobilités. Le premier objectif de cette journée est d’offrir un panorama large de leurs modes d’appréhension, des enjeux de leur usage et des types de connaissance produites. Son second objectif est de parvenir à situer leur diffusion dans le phénomène plus large de développement des données numériques personnelles. S’adressant à des doctorant‧es, jeunes docteur‧es, chercheur‧es et professionnel‧les en géographie et sciences sociales intéressé‧es par ces enjeux, la journée sera organisée en deux sessions :
– une session de présentation de travaux en géographie de la population, de la santé et des mobilités. Lors de cette session, les présentations veilleront à resituer les apports et les limites empiriques des données en libre accès vis-à-vis de leurs démarches scientifiques.
– une seconde session par sous-groupe thématique. Lors de cette session, les participants échangeront sur les sources (DVF, BDA accidents, open data locaux, SNDS, blablacar, twitter…) et applications (google data search, plateformes nationales et locales, géoportail, odomatrix…) en open data originales et propices à toute démarche en géographie de la population, de la santé ou des mobilités.
En complément, deux présentations de cadrage auront lieu : un cadrage juridique relatif aux mouvements législatifs et aux précautions d’utilisation des données numériques (en introduction) et un cadrage géographique relatif aux enjeux de l’étude des données en géographie (en conclusion).
Propositions de communication
Elles sont ouvertes aux doctorant‧es, docteur‧es, chercheur‧es, professionnel‧les de l’observation et du développement territorial mobilisé‧es dans l’étude des populations, de la santé et des mobilités.
Elles doivent s’inscrire au moins dans l’une des deux sessions ci-dessus.
Elles sont à envoyer sur la plateforme sciencesconf.org avant le 23 juillet 2021 sous la forme d’un résumé de 400 mots maximum accompagné d’une présentation de(s) (l’)auteur‧e(s) (statuts, institution de rattachement, thèmes de recherche, adresse électronique).
Elles seront examinées par le comité d’organisation de la journée d’étude (réponse des membres organisateurs mi-septembre 2021).
Bibliography
Boullier D., 2015. « Vie et mort des sciences sociales avec le big data », Socio. La nouvelle revue des sciences sociales, n° 4, p. 19-37.
Cattaruzza A., 2019. Géopolitique des données numériques. Pouvoir et conflits à l’heure du Big Data, Paris, le Cavalier Bleu.
Chignard S., 2012. L’open data, comprendre l’ouverture des données publiques, Limoges, Fyp Éditions.
Ollion E., Boelaert J., 2016. « Au-delà des big data », Sociologie, n° 3, vol. 6 | 2015, mis en ligne le 20 janvier 2016.
Ollion E., 2015. « L’abondance et ses revers. Big data, open data et recherches sur les questions sociales », Informations sociales, n° 5, p. 70-79.
Pinede N., Noucher M., Gourmelon F., 2017. « De l’open data à l’open science: retour réflexif sur les méthodes et pratiques d’une recherche sur les données géographiques », Revue française des sciences de l’information et de la communication, n° 11, mis en ligne le 20 janvier 2016.