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La coopération au sein d’un réseau de santé. Négociation, territoires et dynamiques professionnelles

L’objectif de ces échanges, intervenus lors de la réunion interne de l’axe du 28 janvier 2015, est de présenter les différentes approches et les positionnements d’auteurs interrogeant la relation entre santé et territoire. Cette deuxième séance a fait l’objet d’une double discussion sur un même article.

Régine Bercot, 2006, « La coopération au sein d’un réseau de santé. Négociation, territoires et dynamiques professionnelles », Négociations, n° 5, 2006/1, 35-49.

revue Négociations

Présentation de l’article par Sandra Perez (Université de Nice)

Le texte a été publié en 2006. Régine Bercot est professeur de sociologie à Paris 8 et spécialisée dans l’étude des formes d’organisation et de coopération au sein des réseaux de santé. Dans l’article, elle discute la nécessité pour certains acteurs de coopérer, de monter un réseau dans le but d’apporter des soins et du bien-être à des patients insuffisants cardiaques, qui sont souvent hospitalisés.
L’analogie avec les réflexions des géographes sur la frontière peut être faite. Le thème des frontières et des discontinuités spatiales peut se poser de manière similaire entre les acteurs (médecins de ville, médecins des hôpitaux…) et les territoires.
Dans le texte, l’objectif de la constitution de ce réseau est de transmettre les informations concernant le patient afin d’assurer son maintien à domicile. L’article identifie différentes personnes dans le réseau : en fonction de leur degré d’implication, des différents niveaux de frontières (noyau dur/lâche)… Les sas et les interfaces sont aussi identifiés ainsi que les difficultés de coopération entre les différents acteurs (médecins de ville, hospitaliers, infirmiers spécialisés…). Au-delà des problèmes soulevés par l’organisation de ce réseau, les acteurs ont un point commun : le patient. Cependant, certains le pensent comme client, d’autres comme patient demandant du bien-être.

Christina Aschan-Leygonie (Université Lyon 2)

Qui décide de la construction de ces réseaux ?

Yohan Fayet (Université Lyon 3)

L’opposition entre patient et client peut paraître ambiguë ou un peu trop marquée.

Emmanuel Eliot (Université de Rouen)

L’article présente l’organisation du réseau et moins la circulation de l’information entre les différents acteurs du réseau.

Sophie Baudet-Michel (Université Paris-Diderot)

Quelle est la référence à la notion de réseau dans le texte ? Quel est le positionnement théorique ?

Sandra Perez

Sur cette question, les réponses sont dans l’ouvrage de Régine Bercot, Les réseaux de santé : une nouvelle médecine, Paris, L’Harmattan, Collection « Logiques sociales », 2006.

Présentation de l’article par Audrey Bochaton (Université Paris 10)

L’article étudie le réseau comme un pont entre différentes sphères (patient, famille, médecins). L’auteur parle des rapprochements possibles grâce au réseau dans la mesure où il est une structure plus souple pour prendre en charge le patient. Le réseau ne permet cependant pas de casser les barrières hiérarchiques. L’article interroge le pourquoi du réseau : prendre en charge les patients, limiter l’hospitalisation… ainsi que le comment : circulation de l’information et éducation du malade. Le réseau est porté par l’hôpital. D’où une perception assez négative de la part des médecins de ville qui se sentent exclus quand les informations n’arrivent pas.
L’auteur rencontre les intérêts des géographes en montrant le rôle des distances, physiques, symboliques, sociales… ainsi que les questions du territoire en ne se limitant pas à un espace borné mais en mettant en avant une construction historique et les interactions entre hôpital et médecins.
Le clivage entre médecins hospitaliers et médecins de ville peut paraître cependant trop marqué. De plus, on se demande aussi comment les patients perçoivent le réseau et comment cela est exprimé dans les entretiens conduits. Comment se fait l’éducation quotidienne ? Comment le patient entre-t-il ou sort-il du réseau ?

Clélia Gasquet-Blanchard (EHESP)

Quelles sont les difficultés pour coordonner les différents acteurs ? Comment les familles collaborent-elles ?

Christina Aschan-Leygonie

Quelle est la motivation ? Parce que les patients le demandent ou pour des raisons financières ?

Anne-Cécile Hoyez (CNRS – Université Rennes 2)

Il s’agit d’un article de 2006 avec un terrain réalisé en 2002. Il n’y avait pas de véritable constitution des réseaux à l’époque. En 2015, il y a beaucoup plus de personnes dans les réseaux.
L’auteur étudie comment cela a commencé ou est apparu de manière spontanée.

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