INFTER – Information territoriale locale

L’information territoriale est une activité du CIST à la fois essentielle et transversale, devant recouper celle des autres axes. L’axe propose d’explorer les enjeux et questionnements soulevés par la diversification des sources de données locales, qu’elles soient générées par la révolution numérique (médias sociaux, téléphonie mobile…), par la résolution de plus en plus fine des capteurs techniques, par le mouvement d’ouverture des données (portails open data) ou bien encore par l’essor des sciences participatives et des citoyen.ne.s capteurs.

Cette profusion de données locales ouvre des possibilités scientifiques inédites de suivi plus détaillé des pratiques et représentations des individus ainsi que des contextes dans lesquels ils évoluent, au sein de territoires de proximité. Ces évolutions devraient permettre de répondre plus aisément à une demande d’observation plus fine et plus individualisée de la part des acteurs des politiques territoriales décentralisées, ainsi qu’à une volonté de la part des citoyen.ne.s de mieux connaître les espaces de vie dans lesquels il.elle.s évoluent. Toutefois, elles soulèvent aussi de délicates questions qui renvoient à plusieurs dimensions d’ordre non seulement méthodologique (croisement de données hétérogènes et souvent conçues « en silo ») mais aussi d’ordre théorique (notamment sur la notion d’échelon local, des échelons pertinents d’observation des phénomènes locaux, qui ne se confondent pas forcément avec la résolution spatiale de diffusion de la donnée), d’ordre juridique (accès aux données individuelles, confidentialité, valeur commerciale des données…) ainsi que d’ordre politique (aide à la décision pour les acteurs publics territoriaux, les acteurs économiques privés, les citoyen.ne.s).

Caractérisé par une forte composante méthodologique, cet axe se caractérise par la diversité des thématiques abordées, que reflètent les actions passées. Son objectif est de faire circuler questionnements et innovations (en matière de concepts, de méthodes et/ou d’outils) entre chercheur.e.s, enseignant.e.s-chercheur.e.s, doctorant.e.s et ingénieur.e.s des différentes équipes du CIST. Il s’agit également de donner une opportunité aux axes thématiques du CIST de croiser leurs approches dès lors qu’elles interrogent la collecte, la manipulation et la valorisation des données locales.

Les activités prévues pour 2019-2023 sont structurées autour de trois sous-axes.

Des données locales à l’information territoriale locale

Un premier sous-axe aborde la question de la mise en cohérence de données locales de nature et de format de plus en plus divers et hétérogènes.

À partir de données en accès libre, il s’agit là de mettre en place une grille d’analyse commune de ce que les nouvelles données locales bouleversent au sein de la chaîne de traitements permettant habituellement de passer des données locales à une information territoriale locale : en termes d’acquisition et de collecte, de prétraitement des données (analyse de la qualité des données, contraintes de mise en forme), de traitement (croisement entre données génériques et données issues de la révolution numérique, entre données chiffrées et textuelles, etc.) et d’usages (construction d’indicateurs pour l’aide à la décision, réflexion sur la visualisation de « données tangibles » pour le grand public…).

Ce sous-axe réfléchit aux questions de représentativité des données et se focalise avant tout sur des exemples métropolitains, dans le prolongement du projet Grandes métropoles, mais pourra aborder d’autres territoires en fonction de l’investissement des chercheur.e.s et ingénieur.e.s d’autres axes (par exemple sur le transfrontalier, l’artificialisation des terres, les territoires côtiers…).

Comparabilité thématique et spatio-temporelle de l’information locale dans les grandes métropoles

Le terrain privilégié de ces réflexions est constitué par un jeu de données commun aux différentes thématiques abordées dans quelques grandes métropoles. Alors que ces dernières sont affectées par des dynamiques accélérées de recomposition sociale, économique ou environnementale, qui appellent à la mise en place de nouveaux dispositifs d’observation et de visualisation, la mise en relation de données élémentaires utilisant des résolutions spatiales ou temporalités différentes est de plus en plus complexe.

Projet Grandes métropoles du monde

Lancé par l’axe Information territoriale locale en 2015, le projet vise à constituer une base de données locales et comparables dans quelques grandes métropoles du monde, avec une double vocation :

  • nourrir les questions soulevées dans le projet initial de l’axe (sur le couplage des données hétérogènes, sur les usages de l’information territoriale locale)
  • alimenter un travail inter-axes à partir d’un « bac à sable » commun
Production et usages de l’information locale participative

Un troisième sous-axe interroge les nouveaux contextes de production et d’usage de données locales liés aux démarches participatives citoyennes et à la multiplication des initiatives de citoyen.ne.s-capteurs. Un exemple privilégié sera développé à partir du projet AirCitizen sur les usages individuels des données de pollution de l’air en ville. Il s’agira aussi bien de réfléchir en amont à l’implication des individus dans la fabrication des capteurs, dans les campagnes de mesure, que d’imaginer en aval plusieurs possibilités de restitution graphique et cartographique de ces données à partir d’une plateforme web alimentée en temps réel par les mesures des capteurs. Ce dernier point soulève des enjeux de nature variée, allant de la question de la visualisation de données ponctuelles de faible densité à celle de la représentation des données pour le grand public. La problématique des citoyen.ne.s-capteurs touche aussi au contexte juridique de production de ces données et des cadres normatifs de la protection de ces données individuelles.


Rendez-vous de l’axe depuis 2012

fr_FR