Le 3e colloque international du CIST qui aura lieu à Grenoble en mars 2016 devrait marquer une étape cruciale du projet de constitution d'une science des territoires que nous poursuivons collectivement depuis maintenant près de 5 ans.
Un colloque expérimental ? Le programme des deux journées tentera en effet de ne pas se limiter à des échanges académiques classiques (séances plénières/parallèles) et proposera des tentatives d'adoption de nouvelles formes de dialogues avec les décideurs politiques, professionnels et citoyens intéressés par les questions territoriales. Nous sommes en effet conscients du fait que la norme du colloque scientifique est souvent un obstacle à la rencontre avec des praticiens du territoire privilégiant d'autres formes de dialogue et d'interactions. À travers des ateliers, des tables rondes, des « world cafés » ou un salon de la géomatique territoriale, nous tenterons de sortir un peu de la routine et de favoriser des rencontres imprévues entre acteurs du territoire fréquentant des lieux ou des réseaux encore trop cloisonnés. La pari est risqué car le temps du colloque n'est pas illimité et nous ne sommes pas certains que l'échange escompté se produira. Mais le CIST est un lieu d'expérimentation et nous savons pouvoir compter sur les qualités de curiosité et d'ouverture d'esprit de tous ceux qui soutiennent ce projet.
L'assemblée générale du CIST, qui se tiendra la veille du colloque, devra se prononcer sur une évolution majeure du CIST sur le plan institutionnel. Désormais conforté dans sa dimension nationale par l'adhésion de l'Université de Grenoble Alpes en tant que tutelle, le CIST est devenu de plus en plus attractif pour des équipes de recherche françaises et étrangères (Québec notamment). Les statuts initiaux de Groupement d'Intérêt Scientifique (GIS) ne sont plus adaptés à la croissance des activités du CIST et il faudra sans nul doute repenser l'articulation entre les axes de recherche actuels et les trois piliers fondateurs du CIST : construction théorique de la science des territoires sur le plan international et interdisciplinaire ; développement d'outils et de méthodes pour tirer parti d'une information territoriale proliférante mais complexe ; élaboration d'outils de co-construction des territoires en réponse à une demande croissante d'acteurs multiples. Les discussions en cours avec les tutelles du CIST – auxquelles seront associés les directeurs d'équipes et d'unités de recherche ainsi que les responsables des axes actuels – devraient aboutir à une proposition de modification sensible de la forme, du fonctionnement et du statut du CIST.
En bref, l'avenir du CIST sera ce que nous en ferons, nous qui partageons l'idéal de construction d'une nouvelle science ou méta-science des territoires. Venez nombreux à Grenoble les 17 et 18 mars 2016 partager vos idées ou idéaux. Et n'oubliez pas d'envoyer vos propositions de communication au colloque (résumés longs de 10 à 15 000 signes) avant le 1er septembre.
Équipe de direction du CIST
Claude Grasland (Université Paris-Diderot)
France Guérin-Pace (INED)
Romain Lajarge (Université de Grenoble Alpes)
Jean-Yves Moisseron (IRD)