4. Comment éviter la marginalisation mondiale ?
4.1. Les autres régions du monde ne nous attendent pas
La part de l’Europe dans le monde ne cesse de se réduire. C’est une tendance de fond, due à la montée – normale et très positive – des pays émergents. Si l’on considère l’évolution de l’Europe en longue période, de 1973 à 2030, et même si on prend l’UE dans son sens le plus large c’est-à-dire en faisant l’hypothèse de l’entrée des Balkans occidentaux (ex-Yougoslavie et Albanie), on se rapproche à terme de 5 % de la population mondiale. Sur le plan économique les choses sont encore plus marquantes du fait du boom de l’Asie orientale. On ne sait pas assez que, lorsque nous importons un smartphone ou un ordinateur portable du Japon, de Chine ou de Corée, nous importons en réalité un produit qui est le fruit d’une coopération industrielle entre tous ces pays. Une façon pour les Européens de faire face à ce défi serait d’établir une grande région productive, sachant protéger ses préférences collectives sociales et environnementales, et sachant y associer les pays de son voisinage. Si l’on veut voir plus loin, il faut déjà penser à y associer l’Afrique subsaharienne, faute de quoi ses marchés et ses ressources seront valorisés par d’autres que nous.
Marchés mondiaux : pouvons-nous faire face à la montée en puissance de l’Asie orientale ?
