A&T compte-rendu

Réunion fondatrice de l’axe A&T, 5 avril 2019

Les participants représentaient les laboratoires suivants : AE&CC : Romain Lajarge ; ART-Dev : Pascal Chevalier (visio. Montpellier) ; CITERES : Sarah Anaïs Achache, Roméo Carabelli (visio. Tours), Laurent Cailly (visio. Tours), Patrice Melé ; Lab’ Urba : Julien Aldhuy ; LAVUE : Caroline Rozenholc-Escobar ; MIGRINTER : Pierre Kamden ; PACTE : Pierre-Antoine Landel
Participations aussi de Gwénaël Doré, associé à l’UMR SAD-APT, et Angélique Paille, chercheure IRSEM, associée à l’UMR PRODIG

Patrice Melé rappelle que cette réunion « fondatrice », selon le langage adopté par le CIST, a vocation à statuer sur la gouvernance de l’axe et à valider le programme d’activités. Il note aussi que l’axe A&T a réalisé en juin 2018 une réunion de bilan et de programme qui avait permis de travailler collectivement sur la définition des trois sous-axes qui structureront l’activité pour la période 2019-2023.
Il signale également que les journées d’étude co-organisées avec l’UMR CITERES en décembre 2018, Rapports à l’espace et formes d’engagement. Ancrage, attachement et territorialisation, donneront lieu à une publication dans L’Espace politique, revue référencée en ligne. Un appel à contributions est actuellement diffusé (date limite : 1er juin).

La réunion se poursuit par la présentation et une mise en discussion du programme scientifique et de l’organisation en trois sous-axes (cf. annexe 1) :
– Recomposition des modalités d’actions territoriales
– Rapport(s) au(x) droits et territorialisation
– Transitions localisées et dynamiques territoriales.

Les projets d’action pour 2019 sont ensuite présentés par les porteurs des différentes actions :
Transitions localisées et dynamiques territoriales. Une journée d’étude est en cours d’organisation par Pierre-Antoine Landel, Kirtsen Koop et Jean-Baptiste Grison (PACTE, Université Grenoble Alpes) (cf. annexe 2). Initialement prévue au mois de juin cette journée est reportée en septembre à une date à confirmer rapidement. Cette journée aura lieu à Paris, l’idée est d’inviter des équipes de recherche ayant travaillé sur cette question à présenter leurs principaux résultats et/ou à participer à la discussion pour le montage d’actions conjointes sur cette thématique.
– La participation de l’axe A&T aux journées d’études d’un programme de recherche financé par l’I-Site Future, porté par le Lab’ Urba, le LATTS, le LVMT et le GT Production urbaine et marchés (LabEx Futurs urbains), Les firmes globales dans les stratégies et la gouvernance des métropoles mondiales (Paris, Londres, New York, Milan), co-organisées par l’Université de la Sapienza (Rome) et CUNY, est ensuite présentée par Julien Aldhuy. Pour le moment la date et le lieu de cette activité ne sont pas encore fixés. Si cette journée d’études a lieu à Rome, il sera plus difficile d’ouvrir largement aux membres de l’axe A&T.
– La journée d’étude Co-construction des périmètres/périmètres de co-constructions, co-organisée par Pascal Chevalier et Stéphane Ghiotti en collaboration avec l’UMR ART-Dev, aura lieu le 11 décembre 2019 à Montpellier. Ce sera l’occasion d’impliquer plus largement les membres d’ART-Dev aux activités de l’axe.
– Laurent Cailly précise que la journée d’étude Nouvelles mobilités, pratiques, expérimentations et mobilisations collectives (avec l’axe MIT) un temps envisagée fin 2019 sera réalisée en 2020 pour des raisons de calage du programme avec l’axe MIT.

La programmation pour 2020-2022 (cf. annexe 3) est évoquée, il est rappelé que les propositions actuelles pourront être modifiées et adaptées, d’autres propositions d’activité sont les bienvenues.

Modifications de la gouvernance de l’axe A&T

Suite à un échange sur cette question, les modalités de gouvernance de l’axe A&T sont modifiées : Julien Aldhuy (Lab’urba), Pascal Chevalier (Art-Dev), Patrice Melé (CITERES) assureront la coordination des activités de l’axe.

Un groupe de pilotage de 10 personnes permettra de débattre de la programmation des activités et d’assurer le relais vers les laboratoires. Ce groupe de pilotage est constitué des coordinateurs et de Marion Amalric (CITERES), Laurent Cailly (CITERES), Christophe Demazière (CITERES), Stephane Ghiotti (Art-Dev), Pierre Kamden (MIGRINTER), Romain Lajarge (AE&CC), Pierre-Antoine Landel (PACTE).

[toggle_box] [toggle_item title= »Annexe 1 – Présentation du projet scientifique 2019-2023″ active= »false »]

Cet axe, initié fin 2014, a pour objectif d’étudier les processus de territorialisation à partir d’une réflexion sur les effets des actions individuelles et collectives et de leurs relations avec les recompositions de l’action publique.
Il s’agit donc, à partir d’une mise en relation et d’une confrontation des travaux de recherches développées au sein des laboratoires membres, de maintenir au sein du CIST un espace de débat, de réflexion, d’échange et de capitalisation sur ces thématiques. La réflexion sur les effets spatiaux et territoriaux des actions (individuelles, collectives et publiques) constitue un niveau d’interrogation nécessaire pour la construction de sciences territoriales ancrées au sein des débats les plus contemporains des sciences sociales.
Nous proposons d’organiser les travaux 2019-2023 autour des trois sous-axes suivants, choisis pour leurs capacités à pouvoir constituer des champs d’interrogation d’une part, des dynamiques territoriales récentes et, d’autre part, des modalités d’interactions entre ces trois formes d’action.

1 – Recomposition des modalités d’actions territoriales

La reconfiguration de l’action publique liée en partie au désengagement des États, la montée en puissance de la décentralisation et l’implication de nouveaux acteurs dans les dispositifs de gouvernance, implique des conceptions renouvelées des modalités d’action dans le champ des politiques publiques. La logique de planification après avoir été supplantée par celle de projet l’est maintenant par celle de coopération, participation et empowerment. Cela induit la mise en œuvre de nouveaux référentiels d’action, de nouvelles formes de gouvernance. Ceux-ci s’inscrivent désormais dans une dynamique politique de promotion du développement des territoires parfois sur la base d’initiatives locales, organisées sous forme de partenariats et encadrées par des procédures de contractualisation avec les échelons supérieurs du système territorial, parfois sous la forme d’une mise en concurrence des différents acteurs à travers différents types d’appels (appel à manifestations d’intérêt, appel à projets urbains innovants, etc.), souvent convergents. Dans de telles logiques, la mobilisation d’un réseau d’acteurs devient essentielle, si ce n’est primordiale, dans l’efficacité de la mise en œuvre de l’action publique. L’objectif de ce sous-axe est d’interroger la question du développement territorial non pas comme un moyen de résoudre un problème posé à une communauté mais plutôt comme la capacité des territoires à reconnaître, enclencher et soutenir la mobilisation sociale garante de la réussite de l’action collective à laquelle l’action publique doit s’adapter, et ce, dans des configurations socio-spatiales différentes (métropoles, territoires ruraux, espaces périurbains) qu’il s’agira de comparer.

2 – Rapport(s) au(x) droits et territorialisation

Il s’agit ici d’interroger la place du droit, des relations au droit, de l’actualisation localisée des normes d’action dans les processus de territorialisation. L’enjeu est d’ouvrir un espace de débat pluridisciplinaire permettant d’élargir les laboratoires et chercheurs participants – du côté du droit, de la sociologie et de l’anthropologie du droit, de la science politique – en complexifiant l’analyse de la mise en œuvre du droit et de ses effets pour l’action individuelle, l’action collective et l’action publique. Non seulement le droit détermine des catégories d’usages et des formes d’action dans le cadre de processus de qualifications juridiques de l’espace, mais le cadre juridique attribue aussi des identités d’action et des ressources aux différents acteurs. Par ailleurs, il est nécessaire de prendre en compte sa dimension cognitive.
Trois questionnements principaux peuvent être identifiés :
(1) Quel rôle exercent les tendances à la judiciarisation des conflits de proximité doublée de demandes de juridicisation des dynamiques socio-territoriales perçues comme des nuisances ?
(2) Comment analyser les recompositions de la territorialité du droit aujourd’hui mise à l’épreuve par des processus d’internationalisation, d’hybridation et des tendances au pluralisme juridique ?
(3) Quelles évolutions dans les formes de régulations localisées adaptées à des projets, à la gestion de ressources ou aux expérimentations construites en termes de « communs » ?

3 – Transitions localisées et dynamiques territoriales

Ce sous-axe a pour objectif d’interroger les effets territoriaux des actions individuelles, des actions collectives, des actions publiques qui s’inscrivent au sein de dynamiques de transitions socioterritoriales. Sous des formes plus ou moins volontaristes la transition est devenue un horizon d’action dans le cadre de projets d’émancipation et de renforcement du pouvoir d’agir ou de la nécessaire prise en compte des enjeux écologiques, énergétiques, environnementaux et/ou sociaux. Les formes d’engagement localisées autour d’expérimentations de modes d’habitat, d’échanges, de travail et de mobilité semblent se multiplier ainsi que les injonctions des politiques publiques qui promeuvent des changements de pratiques et valorisent l’engagement et l’expérimentation collective. Par ailleurs, les évolutions des dispositifs sociotechniques semblent promettre l’avènement de nouvelles formes de réflexivité individuelle, collective et sociétale. Ce sous-axe s’appuiera en particulier sur les travaux développés sur la capacité des innovations sociales localisées à transformer les dynamiques territoriales. Plusieurs niveaux d’interrogations pourront être développés : (1) Quid de la prise en compte par l’action publique des innovations et expérimentations sociales ? (2) Comment caractériser les formes d’inscription spatiale et les échelles des innovations : lieux isolés, réseaux, combinaisons multi-niveaux ? (3) Comment analyser les processus de percolation des valeurs et principes des acteurs des innovations sociales envers la population locale et les institutions, le changement de modes de vie et de normes ?[/toggle_item] [toggle_item title= »Annexe 2 – Projet de présentation de la journée d’étude Transitions localisées et dynamiques territoriales » active= »false »]

Journée organisée dans le cadre de l’axe A&T par Pierre-Antoine Landel, Kirtsen Koop et Jean-Baptiste Grison (PACTE, Université Grenoble Alpes)

Cette journée a pour objectif d’interroger les effets territoriaux des actions individuelles, collectives et/ou publiques qui s’inscrivent dans les dynamiques de transitions socio-territoriales. Sous des formes plus ou moins intentionnelles, la transition est devenue un horizon d’action dans le cadre de projets d’émancipation et de renforcement du pouvoir d’agir ou de la nécessaire prise en compte des enjeux écologiques, énergétiques, environnementaux et/ou sociaux. Les formes d’engagement localisées autour d’expérimentations de modes d’habitat, d’échanges, de travail et de mobilité se multiplient ainsi que les injonctions des politiques publiques qui promeuvent des changements de pratiques et valorisent l’engagement et l’expérimentation collective. Par ailleurs, les évolutions des dispositifs sociotechniques semblent promettre l’avènement de nouvelles formes de réflexivité individuelle, collective et sociétale.

Plusieurs entrées peuvent être proposées pour penser les transitions « localisées » :
Par l’action collective, l’hétérotopie comme lieu dans lequel est réalisé une utopie (Foucault, 1984). D’abord définis comme des « espaces autres », ils sont considérés comme des lieux « autres » en rupture avec l’espace environnant ;
Par l’innovation sociotechnique qui interroge les interrelations entre des innovations de niches, des régimes sociotechniques et un paysage sociotechnique exogène (Geels & Schot, 2007) ;
Par l’innovation sociale, définie comme « émanant de la société civile et visant à élaborer des réponses nouvelles à des besoins sociaux nouveaux […], dans un contexte économique et institutionnel qui ne répond pas ou plus à ces besoins » (Klein & Harisson, 2007), voire l’innovation sociale transformative qui contribue à la transformation sociétale en profondeur, aussi bien dans son intention que par les processus qu’elle engendre (Avelino et al., 2014, p. 5). Il interroge leur capacité à transformer des dynamiques territoriales ( Richez Battesti et al., 2012).
Par l’action publique, sur la base du développement d’actions locales, par exemple les villages de Ungersheim, Loos-en-Gohelle, Saint-Camille, etc., présentés comme des municipalités en transition (Rivat, 2017)

Cette journée questionnera en particulier les relations entre transition et territoires, au travers de différentes questions : Quelles sont les territorialités des processus de transitions ? Les processus de transition peuvent-ils être « territorialisant » ? Que peut-on dire du développement territorial face aux projets qui s’inscrivent dans la transition socio- écologique ?
Elle posera l’hypothèse des territorialités émergentes, dont les contours et leur articulation avec le(s) territorialité(s) conventionnelles restent à interroger. Ces territorialités font référence à la notion de marge (Corrado, 2010 ; Giraut, 2010 ; Fourny, 2014), à l’altérité, aux « arrangements territoriaux » (Klein et al., 2016). Ils ouvrent aussi à des démarches de caractérisation des formes d’inscription spatiale des innovations s’inscrivant dans la transition socio-écologique : lieux isolés et réseaux, dont les relations avec les territoires d’inscription sont à définir et caractériser (Landel et al., 2018). Cette hypothèse ouvre ainsi la possibilité d’analyser des processus de transformations des dynamiques territoriales, à partir des différents types de spatialités discernés. La percolation des valeurs et principes des porteurs d’initiatives de transition envers la population locale et les institutions, le changement de modes de vie et de normes, méritent d’être approfondies. Ils ouvrent à des travaux à construire avec d’autres équipes, pour initier des débats sur la transition territoriale.

La journée aura pour objectif de réunir des équipes travaillant sur des thématiques reliant transition et territoires.
Le matin sera consacré à des présentations de travaux d’équipe
– Pierre-Mathieu Le Bel (IRSTEA), président du CREFAD Auvergne
– Ariane Huguenin (Université de Neuchâtel) – Transition par la valuation
– Kirsten Koop, Pierre-Antoine Landel – Interroger la capacité transformative des innovations sociales
L’après midi serait décomposée en deux temps :
– Un premier temps permettra de présenter des dispositifs d’observation de la transition localisée, en particulier à partir d’une intervention de Jean-Baptiste Grison sur la mise en place d’une plateforme d’échange sur les innovations sociales en montagne
– Dans un second temps seront explorées les possibilités de coopérations entre équipes pour développer des travaux et répondre à des appels à projets.[/toggle_item] [toggle_item title= »Annexe 3 – Activités envisagées 2020-2022″ active= »false »]

2020

Premier semestre

– La planification des métropoles : entre grands projets et urbanisme ordinaire (France, Allemagne, Espagne, Italie…) (séminaire) : mise en débat des résultats d’un programme collectif international sur Metropolitan Planning and Governance, Christophe Demazière

Deuxième semestre

– Nouvelles mobilités, pratiques, expérimentations et mobilisations collectives (avec l’axe MIT)
– Rapport au droit, demandes de droits et territorialisation (journée d’étude), Patrice Melé
– Participation de l’axe AT au colloque international pluridisciplinaire sur la recomposition des territoires de l’action publique au printemps proposé par le projet exploratoire sur les recompositions de l’action publique.

2021

Premier semestre

– Approches croisées internationales des recompositions de l’action publique territoriale (journée d’étude), Julien Aldhuy, Christophe Demazière

Deuxième semestre

– Patrimonialisation, ressources ou frein à la transition des territoires ? (journée d’étude), Pierre-Antoine Landel, Patrice Melé
– Transitions écologique et inégalités territoriales (journée d’étude), Marion Amalric, Stephane Ghiotti

2022

Premier semestre

– Temporalité et territorialisation (journée d’étude), Pascal Chevalier
– Identifier, construire et instrumentaliser la figure habitante (journée d’étude), Laurent Cailly
– Proposition d’une session A&T dans le 6e colloque du CIST

Second semestre

– Des normes localisées aux dynamiques des normes en mobilité. Droit(s) et processus de territorialisations par les migrations (journée d’étude), Pierre Kamdem[/toggle_item][/toggle_box]

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