Migrations et agriculture dans le sud de l’Italie. Itinéraires, formes de vie et mobilisations

Date 

14 décembre 2016    
10:00 - 13:00

Lieu 

bât. Olympe de Gouges, campus des Grands Moulins
8 rue Albert Einstein, Paris, 75013

Catégories

Ce séminaire coorganisé par l’axe Agricultures se tient en salle 870 (8e étage)

Intervention de Alessandra Corrado (Università della Calabria, Dipartimento di Scienze Politiche e Sociali)

Papier de tournesol ou miroir des changements de la société, la migration l’est aussi dans le cas de l’agriculture. D’une part, le travail migrant constitue un élément structurel dans les dynamiques anticycliques de l’agriculture italienne, en révélant au même temps les pressions exercées par les marchés, et ceci tout au long des filières, ainsi que la réorganisation de l’ensemble du secteur agro-alimentaire et de l’agriculture familiale elle-même. D’autre part, la crise économique a dérouté beaucoup de flux migratoires vers les zones rurales, surtout dans les zones spécialisées ou de production intensive. En même temps, on a assisté à une crise profonde du système d’asile politique et beaucoup de demandeurs d’asile et de réfugiés se trouvent à vivre dans des zones rurales, employés de façon précaire dans l’agriculture. On peut parler de globalisation des campagnes en soulignant comment l’agriculture et les territoires ruraux deviennent de plus en plus liés aux marchés, aux chaînes de valeur, aux circuits de la mobilité internationale. Les pressions en amont et en aval des marchés font que les coûts du travail sont souvent la seule véritable variable d’ajustement des fermes pour poursuivre ou agrandir leurs marges de profit. Le recours au travail étranger devient alors fondamental dans un secteur caractérisé par des conditions d’exploitation parfois très inquiétantes, des rémunérations faibles, abandonné des autochtones, connaissant un processus de vieillissement et de difficile remplacement des générations. On assiste à la croissance du travail subordonné salarié, également en raison d’un processus progressif d’individualisation ou de défamiliarisation de l’agriculture. Les migrations sont donc essentielles à la restructuration compétitive mais aussi à la résilience de l’agriculture et des territoires ruraux ; elles sont aussi les instigateurs de formes inédites d’auto-organisation et de mobilisation. L’analyse porte sur les dynamiques opérant surtout dans le sud de l’Italie.

S’inscrire au séminaire [nécessaire pour accéder au 8e étage]

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