La mer Noire entre Russie et Union européenne : un voisinage partagé ?

Date 

13 novembre 2013    
09:00 - 13:00

Lieu 

INALCO
65 rue des Grands Moulins, Paris, 75013

Catégories

Cette journée d’études a lieu salle des conseils (4.24)

Depuis l’adhésion à l’UE de la Bulgarie et de la Roumanie en 2007, l’UE dispose d’une façade maritime sur l’espace pontique.
Cette nouvelle dimension s’est renforcée du fait de l’accroissement des interactions avec les États riverains de la mer Noire, que ce soit au niveau des échanges économiques ou par le biais de la politique de voisinage : les importations énergétiques en provenance de la Russie et de la Caspienne par l’intermédiaire de la mer Noire sont en constante augmentation, tandis que cinq des six États inclus dans le partenariat oriental sont riverains ou voisins de cet espace maritime semi-fermé.
Cependant, malgré la création en 1992 de l’Organisation de coopération de la mer Noire, la coopération multilatérale entre les États de la région est freinée par de multiples divisions. Il s’agit notamment de conflits séparatistes gelés (Transnistrie, Abkhazie et Ossétie du Sud, Haut-Karabakh) qui impliquent plusieurs pays et puissances régionales et dont le non-règlement est une source majeure d’instabilité. Les projets concurrents d’évacuation des ressources énergétiques de la Caspienne ne sont pas non plus sans susciter des tensions entre les différents acteurs motivés par leurs intérêts propres (sécurité énergétique pour l’UE, contournement des États de transit pour la Russie, contrôle des flux vers l’Europe pour la Turquie…). Surtout, faute d’un mécanisme d’intégration régional adéquat, les États de la région sont de plus en plus incités à choisir entre l’intégration européenne (accords d’association avec l’UE) et l’intégration eurasiatique (adhésion à l’union douanière portée par la Russie). Ce choix, qui s’apparente à un dilemme pour certains (notamment la Moldavie et l’Ukraine) tant les deux partenaires sont également importants, suscite de fortes tensions entre l’UE et la Russie et se répercute de manière négative sur les États de la région (instabilité politique interne, guerres commerciales…). De fait, au désir d’Europe de certains États de la région répondent les frustrations de la Russie qui a le sentiment que l’intégration européenne à ses frontières se fait largement au détriment de ses intérêts.
Ainsi, si l’espace pontique semble plus discret dans les enjeux de voisinage que l’espace méditerranéen, il apparaît lui aussi marqué par une grande complexité  mais aussi une forte dynamique en termes de régionalisme, entendu comme le développement de nombreux accords dans la zone, et de régionalisation, qui interroge sa place dans les enjeux de la globalisation.

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