Appel à communications CIST2016 – En quête de territoire(s) ?

Date 

Date limite
1 septembre 2015    

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Report de la date limite du 15 juillet au 1er septembre 2015

Le colloque se tiendra à Grenoble les 17 et 18 mars 2016

Dans la poursuite des réflexions à la fois théoriques et pratiques engagées lors du 1er colloque sur « Fonder les sciences du territoire » en 2011 et lors du 2e en 2014 sur les « Fronts et frontières des sciences du territoire », ce 3e colloque s’organise en 2016 autour des attentes que les citoyens, les habitants, les acteurs publics ou privés peuvent développer vis-à-vis des territoires.

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Connaître et agir territorialement ?

La recherche de territoires par les individus et les collectifs réclame une meilleure connaissance et de l’information adaptées. Ce colloque propose de mettre en débat la demande exprimée par les acteurs pour agir territorialement et territorialiser. Cette territorialisation intervient sous l’influence de multiples facteurs qu’il s’agira d’interroger : mouvements collectifs, réactions à la mondialisation, austérité budgétaire, fabrication de nouvelles solidarités, recherche de spécification, démarches identitaires, adaptation aux risques, injonction environnementale, position face aux voisins, réorganisation de pouvoirs, pression géopolitique, contrainte économique… Une des ambitions du CIST est d’accroître les interfaces entre, d’une part, les réflexions et les expertises des acteurs qui organisent, administrent, équipent et font exister les territoires et, d’autre part, les travaux des acteurs scientifiques, enseignants-chercheurs et chercheurs, investis dans les sciences territoriales. Renforcer ce dialogue et organiser une meilleure articulation entre Recherche et Développement, entre Recherche et Formation (initiale et continue), entre Recherche et Débats publics ouvrent la possibilité de partenariats innovants de recherche-action.

Quelle demande de territoire(s) ?

Les ressorts et les attendus de la demande politique, géopolitique, économique, culturelle… de territoires sont encore largement méconnus. De quelles demandes sociales les territoires sont-ils l’expression ? Et qui exprime cette demande ? Le CIST propose de mettre en débat cette posture d’une science se fabriquant dans le frottement et la proximité avec l’action, dans les attentes des citoyens, habitants, usagers, décideurs, experts, bref des acteurs pour leurs (des) territoires ? Qu’attendent-ils des services, des fonctions et des représentations que les territoires rendent possibles ? Qu’espèrent-ils comme nouveaux territoires ? La question se pose à toutes les échelles et pour de nombreuses catégories d’acteurs ; à l’échelle des individus, dans les pratiques et les identités, tout comme avec les collectifs, groupes sociaux, acteurs intermédiaires… Elle renvoie notamment aux réformes territoriales actuelles et à la demande publique de territoires en réinterrogeant la réorganisation de l’action publique étatique et de la gouvernance locale. Elle invite aussi à penser les relations entre tous les acteurs territoriaux et les contradictions inhérentes à ces demandes dans leurs multiples expressions et diverses causes ainsi poursuivies.

Quelle co-construction sociale et politique de(s) territoire(s) ?

Les territoires sont utiles parce qu’ils répondent à des besoins et des attentes. Ils sont en grande partie hérités et contingents à l’histoire immédiate et sont donc, à ce titre aussi, recherchés, créés, transmis, critiqués et déconstruits en permanence. Par qui, comment et pour quels types de buts ? Parce qu’ils réclament de la part de tous les acteurs un découpage de l’espace et de réseaux, parce qu’ils sont l’expression de rapports de pouvoirs et de multiples engagements, parce qu’ils suscitent des représentations et des pratiques partagées ou critiquées, les territoires sont co-construits. De ce fait, ils transforment en permanence l’espace, la société, les pouvoirs et réinterrogent les ségrégations, frontières, communautarismes, effets du libéralisme, incitations à la durabilité, concentrations métropolitaines… Les sciences du (ou des) territoire(s) se proposent notamment d’améliorer la connaissance de ce processus particulier qui, autour de pratiques et d’objets territorialisés, fait advenir à la fois du social et du politique. L’objet de ce colloque consiste à débattre des enjeux épistémologiques et pratiques de cette co-construction se retrouvant dans certaines formes et institutions territoriales et dans de nombreuses territorialités.

Le CIST souhaite interroger les multiples registres, théoriques et pratiques, de ces demandes, attentes et recherches de territoires.

Objectifs de ce 3e colloque du CIST

  • Participer à produire de nouvelles connaissances et une meilleure compréhension sur ce que les territoires expriment ou génèrent comme attentes
  • Poursuivre la réflexion du CIST sur ce qui fonde une « science des territoires », des « sciences du territoire » ou des « sciences territoriales »
  • Approfondir l’analyse critique de ces processus, dispositifs et postures qualifiés d’ « attentes de territoires » et/ou de « demandes territoriales »
  • Offrir aux expériences de recherche-action un temps et un espace de présentation avec débats sur ce qu’est le problème territorial aujourd’hui. Cette partie-là du colloque se fera en relation directe avec des acteurs territoriaux qui souhaiteront s’associer au CIST à cette occasion et à partir des partenariats construits par les chercheurs et équipes du CIST dans des programmes opérationnels

Un événement double

Des communications scientifiques

Les textes sont attendus dans un format court (15 000 signes maximum). Ils seront présentés dans des sessions thématiques ou dans des sessions spéciales lors des deux journées de colloque des 17&18 mars 2016.
La vocation du CIST incite à construire des réponses interdisciplinaires ou multidisciplinaires à partir des disciplines présentes dans les équipes membres : géographie, aménagement, urbanisme, économie, sociologie, démographie, anthropologie, histoire, sciences politiques, juridiques, du management, de la communication et de l’information, de l’environnement, de la vie, de la santé, de l’informatique… comme au-delà.
L’ambition d’ouverture du CIST à l’international incite les auteurs à soumettre leur propositions dans d’autres contextes d’États fortement ou faiblement territorialisés, de sociétés dotées d’un héritage territorial avéré ou en cours de constitution, d’économies spécifiquement territoriales, dans des contextes culturels et politiques aux territorialités diverses…

Des débats et échanges avec des acteurs qui font les territoires

Ce colloque voudrait aussi être un événement ouvert largement en dehors de la communauté scientifique. Nous souhaitons également la présence et des échanges construits avec d’autres acteurs : les acteurs publics qui participent directement de la réorganisation territoriale, ceux qui l’accompagnent et œuvrent à son déploiement ; les acteurs privés qui accompagnent certaines des attentes de territoire, ceux qui orchestrent les relations et œuvrent à trouver des solutions ; les acteurs collectifs qui représentent des catégories particulières de souhaits de territoires, ceux qui les formalisent et œuvrent à faire émerger de nouveaux besoins.

Organisation du colloque

Pour la partie scientifique, les propositions de textes courts feront l’objet d’une double expertise scientifique avant acceptation avec ou sans modification. Des proceedings seront fournis au démarrage du colloque. La présentation des communications se fera dans l’une ou l’autre des sessions décrites ci-dessous et dans un temps court afin de laisser du temps aux débats. À la suite du colloque et en fonction des accords avec des revues et éditeurs partenaires, une sollicitation sera faite aux auteurs pour soumettre leur texte complet pour publication.

Appel à textes scientifiques

Sessions spéciales

S1 – Réformes territoriales ?

Les réformes territoriales actuelles réinterrogent le rôle, la place et la fonction des territoires dans le changement social, culturel, économique, politique en France, en Europe et dans le monde ; marqueurs essentiels, par exemple, des transformations en cours dans les sociétés du Maghreb (ex Tunisie, Maroc). Pourquoi naît cette demande publique pour de nouveaux territoires ? Qu’est-ce que cette attente de territoires pour l’action publique ?

S2 – Égalité et inégalité territoriales ?

L’injonction égalitariste comme pendant territorial à la lutte contre les inégalités sociales a-t-elle nourri de nouvelles demandes de territoires ? Quels sont les fondements éthiques et politiques, pratiques et théoriques, programmatiques de cette aspiration à des territoires vecteurs d’égalité ? L’égalité territoriale et l’équilibre des territoires entre eux au sein d’ensembles plus vastes n’entrent-ils pas en contradiction ?

S3 – Informations et demande de territoires

Comment constituer les matériaux originaux d’une enquête sur la demande de territoires ? Quels sont les objets sur lesquels portent ces investigations territoriales ? Comment traiter ces informations et données ? Quel intérêt territorial présentent les big data, wiki, villes intelligentes, cartographie participative, géomarketing… ? Que faire des systèmes d’information locale constitués à des fins politiques, commerciales, policières ? Quelles sont les problèmes méthodologiques, qualitatifs et quantitatifs, à régler pour faire progresser les sciences territoriales à partir d’observations et d’analyses de la demande de territoires ?

S4 – Approches critiques de la demande territorialisée

Que postule l’existence d’une « demande » de territoires ? Comment se formule aujourd’hui différemment cette légitimation des territoires ? En quoi cette recherche de territoires renvoie les sciences territoriales aux problèmes des rapports entre démocratie et territoires ? Quels sont les rapports de force fondant et légitimant certains territoires plutôt que d’autres ? Existe-t-il un ordre de légitimation de l’action spécifiquement territorial ?

Sessions thématiques

Chacun des 9 axes du CIST justifient des textes portant sur la problématique générale du colloque mais sur des objets, terrains ou méthodologies spécifiques à l’un d’entre eux :

T1 – Actions et territorialisations

Les demandes territoriales proviennent de catégories d’acteurs variées renouvelant ainsi l’acception ancienne du « territoire » comme simple découpage administratif, hérité, formel… Cette session souhaiterait pouvoir discuter la manière avec laquelle ces catégories d’action varient les unes par rapport aux autres (similitudes, différences, influences, renouveaux…) : Comment s’expriment les territorialités portées par les acteurs individuels (trajectoires résidentielles, pratiques de mobilité, sociabilités, activités de récréation…) ? Quelles sont les formes territoriales que portent les groupes et certains collectifs (mobilisations, engagements dans des débats locaux, agrégations d’intérêts, lobbys, dynamiques entrepreneuriales…) ? À quoi se réfère l’action publique lorsqu’elle cherche à se territorialiser (par exemple dans le cas des espaces protégés, avec les métropoles en construction, pour gérer l’austérité budgétaire…) ?

T2 – Agricultures, territoires et développement durable
Les territoires agricoles : du contrôle de l’accès aux ressources au marketing des produits de terroir ?

Les territoires agricoles – entendus au sens de système de relations établies entre différents segments de la société pour la gestion des ressources utiles à la production – ont souvent eu comme fonction essentielle le contrôle local de l’accès à la terre, à l’eau et à la main-d’œuvre, dans des contextes plus ou moins égalitaires et plus ou moins démocratiques selon les histoires agraires. Dans le contexte du début du XXIe siècle, la « demande de territoires » s’oriente aussi vers la construction de « terroirs » destinés au « marketing » des produits. Quelle est l’importance relative de cette évolution (au Nord comme au Sud) et comment s’articule-t-elle aux territoires existants ? Qu’implique-t-elle en termes de co-construction de nouveaux territoires et de connaissances nécessaires à l’action ? Les contributions prenant en compte l’articulation entre « anciens » et « nouveaux » territoires et adoptant une perspective comparée Nord-Sud seront particulièrement appréciées.

T3 – Biodiversité et territoires

Cette session interrogera en particulier les interactions entre société(s) et nature(s) par la biodiversité dans sa dimension spatiale. Il s’agit de considérer les territoires et les paysages comme occasions d’observer et de qualifier la coévolution des systèmes (sociaux et naturels). À quelles échelles cette co-évolution se manifeste-t-elle ? Quelles sont les interactions que la question de la biodiversité révèle entre système monde et systèmes locaux de gestion des territoires ?

T4 – Information territoriale locale
Interopérabilité des informations territoriales locales et analyse comparative des dynamiques métropolitaines

Les métropoles et plus particulièrement les villes globales subissent des dynamiques accélérées de recomposition sociales, économiques ou environnementales qui appellent la mise en place de nouveaux dispositifs d’observation mais aussi de nouvelles techniques de visualisation et de mise en relation de données élémentaires utilisant des géométries ou temporalités différentes. Comment faire face à ces nouveaux défis à la fois théoriques et techniques à forts enjeux politiques et citoyens ?

T5 – Médias et territoires

Depuis toujours les acteurs du territoire s’expriment à travers les médias. Ces dernières années, ce phénomène s’est accru de manière exponentielle grâce aux nouvelles arènes qu’Internet, et notamment les médias sociaux, ont offert à la discussion publique. Ces nouvelles opportunités de communication avérées par le numérique permettent à un plus large nombre d’acteurs de s’exprimer : institutions, associations, entreprises, mais aussi citoyens et experts. Ces échanges, qui ont lieu sur tous les médias, des traditionnels aux nouveaux, laissent des traces numériques qui deviennent des sources d’informations précieuses pour la recherche sur les territoires. La session de l’axe Médias et territoires vise à faire dialoguer des chercheurs de différentes disciplines qui s’appuient sur ce type de données pour conduire des analyses territoriales.

T6 – Mobilités, identités et territoires

L’inscription des mobilités sur le territoire est favorisée par de nombreux acteurs, qui agissent pour certains à une échelle très locale, jusqu’à une dimension internationale. Quels sont ces acteurs (publics ou privés) qui interviennent et façonnent les mobilités quotidiennes mais aussi favorisent l’attractivité des territoires pour des migrations résidentielles ? On s’interrogera aussi sur la manière dont certains acteurs « fabriquent » de l’identité territoriale, parfois même en recourant à du lobbying identitaire, en mobilisant des éléments du patrimoine susceptibles d’être mobilisés par les habitants, visant ainsi à renforcer le sentiment d’appartenance à ce territoire.

T7 – Régionalisations dans le monde
Intégrations régionales dans le monde

Le découpage du monde en grandes régions est une affaire académique (quels critères pertinents utiliser pour montrer l’interaction d’espaces internationaux dans lesquels la proximité reste déterminante ?). C’est aussi une affaire d’acteurs, qui se saisissent de cet échelon de plus en plus important dans la mondialisation : institutions européennes pour ce qui concerne la région européenne, mais aussi pouvoirs publics locaux (coopération décentralisée avec le « voisinage »), secteur associatif, entreprises… En Europe comme dans les autres régions du monde, quels sont les acteurs les plus actifs à cette échelle régionale, sont-ils plutôt publics, privés, associatifs ? L’intégration régionale se fait-elle plutôt par des acteurs « du haut » ou bien « par le bas » ?

T8 – Risques et territoires
Les territoires du risque : quelles controverses ?

Le champ des risques est régulièrement traversé par de nouvelles notions, le plus souvent exogènes, qui font l’objet de définition, discussion, ou application nouvelle à des objets de recherche parfois anciens. Au cours des années 2000, la vulnérabilité a par exemple fait une large place aux notions de résilience et d’adaptation. Ces notions sont-elles pour autant toutes territorialisables ? Et qu’apportent-elles au champ des risques ? Des objets de recherche nouveaux apparaissent aussi autour des risques industriels, des nanotechnologies, du nucléaire, et font l’objet de nombreuses controverses entre acteurs. Au cours de cette session thématique, il s’agira de donner la possibilité à des chercheurs de faire partager leurs travaux sur des questions controversées dans le champ des risques. Comment contribuent-elles à renouveler l’approche des risques dans les sciences du territoire ? Comment nos sociétés complexes produisent-elles toujours plus de risque ?

T9 – Territoires et santé

La question territoriale et l’émergence de réseaux de soins et de santé sont au cœur des réformes sanitaires conduites en France et dans différents États dans le Monde depuis plusieurs années. Cette dynamique conduit à interroger comment acteurs des soins et usagers coproduisent ces réseaux et territoires. Quelles renégociations par les acteurs autour du soin et de la santé sont observables et selon quelles échelles territoriales ? Comment se recomposent et se réagencent les territoires au regard des dynamiques locales, régionales, nationales et internationales et selon quelles modalités de pratiques des soignants comme des usagers ?

Appel à expériences d’acteurs

Tables-rondes, forums, ateliers, vitrines, tribunes, conférences ciblées, rencontres en format work-in-progress, interviews filmés, salon de la géomatique territoriale…
Les acteurs territoriaux intéressés pour venir présenter leur expérience et échanger avec les chercheurs du CIST sont invités à prendre contact avec le comité d’organisation afin d’envisager la formule de présentation la mieux adaptée.

En savoir plus

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