Appel à communications – Agricultures familiales, territoires et perspectives de développement dans les Suds

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27 juillet 2014    

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Le colloque se tiendra à Tunis du 11 au 13 décembre 2014

Depuis trente ans, le modèle de développement libéral qui s’est imposé dans les pays des Suds a entraîné de profondes recompositions socio-territoriales en milieu rural et agricole. Partout, l’essor d’un secteur agro-industriel orienté vers l’exportation s’est traduit par une pression accrue sur les ressources hydriques et foncières, alors même que les activités extractives et l’expansion urbaine ont augmenté la concurrence sur l’usage de l’eau et du sol, et aggravé les dégradations environnementales. Ces dynamiques ont eu des effets particulièrement négatifs sur les agriculteurs familiaux qui, par ailleurs, ont été affaiblis par l’ouverture des marchés nationaux aux importations.

La crise alimentaire de 2008, les émeutes de la faim auxquelles elle a donné lieu et, plus récemment, les « révoltes arabes », qui comptent parmi leurs causes profondes le renchérissement des produits alimentaires de base, ont contribué au retour de l’agriculture dans l’agenda des politiques publiques et ont suscité une attention renouvelée à la diversité des formes sociales de l’activité agricole dans les pays des Suds.

De même, la montée en puissance des demandes sociales en matière d’emploi, de cadre de vie, mais aussi de qualité des produits, a favorisé l’émergence de pratiques agricoles innovantes valorisant notamment les ressources patrimoniales de l’espace rural ainsi que les formes familiales de l’activité agricole. Dans ces conditions, la mobilisation croissante des agriculteurs familiaux pour la mise en œuvre de projets de protection environnementale ou pour la réactivation de filières marchandes à l’échelle locale semble susceptible de favoriser de nouvelles dynamiques territoriales porteuses de développement. C’est ce que soulignait déjà en 2009 le rapport IAASTD qui insistait en particulier sur le potentiel d’une agriculture familiale diversifiée et orientée vers la satisfaction des besoins locaux, tant en matière de préservation des sols et de restauration de leur fertilité, que de maintien des emplois ruraux et de protection l’environnement.

Après avoir été marginalisée par les politiques libérales de « modernisation agricole » qui ont marqué les dernières décennies, l’agriculture familiale des pays des Suds se voit désormais réhabilitée dans le discours des acteurs publics, comme en témoigne notamment la décision des Nations Unies de proclamer 2014 « Année internationale de l’agriculture familiale ». Un large consensus sur les vertus de cette forme sociale de l’activité agricole semble donc se redessiner, mais dans quelles conditions les agricultures familiales des pays des Suds peuvent-elles réellement contribuer à la consolidation de filières agricoles marchandes, notamment aux échelles locale et régionale, et constituer la base de nouvelles dynamiques porteuses d’un développement durable des territoires ?

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